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           Formé à la chanson et à la guitare dans les années 70 à l'école Aufray-Allwright, motivé à l'écriture par Vian, Ferrat, Béranger... puis mûri par Brassens et Moustaki, touché par Pierre Perret, émoustillé par Renaud ... on retrouve un peu de chacun dans son œuvre, même si le mélange final ne ressemble à rien de tout cela ni à quelque autre chanteur connu : c'est du pur Francis WEILL, avec son style, sa personnalité.


             La force de ses chansons réside dans les textes, à l'écriture peaufinée, réfléchie, à la facture plutôt littéraire, toujours chargés de sens, même dans la fantaisie, l'absurdité, le délire. Le choix des mots, l'expression sans détours, le débit et le soin porté à l'articulation en font des chansons dont on aborde facilement le contenu, dont on perçoit vite le(s) message(s). On y parle de la société, la télé, le métro, la pollution, le climat, la Louisiane, la grippe aviaire, la politique, l'alcool et les autres drogues licites ; on y croise Dieu, Brassens, un facteur, un faux Père Noël,  un hypocondriaque, un acteur de films pornos ; on y fustige l'intolérance, l'indifférence, la cupidité, la violence, l'injustice, le mensonge, le conditionnement .

           D'un tempérament gai, espiègle, facétieux, plein d'entrain et de bonne humeur, on rit beaucoup en l’écoutant. Toutefois, dans un deuxième temps, lorsque l'on s'intéresse au texte, on se rend vite compte que sa plume est trempée dans le vitriol. C’est juste, c'est le reflet de la vie. Ça peut être tendre ou féroce, drôle, coquin, parfois franchement rieur, mais aussi polémique ou revendicatif. Bref, on ne s'ennuie pas. Pourtant, tout cela n'est ni frivole ni gratuit. Autant de chansons drôles sur des sujets sérieux.

           Les mélodies sont agréables, faciles à mémoriser et à reprendre et les accompagnements surprennent par leur grande variété de rythmes et de styles, allant du  latino au blues en passant par le reggae, la java, la valse, le jazz, la biguine, le rock, le folk, la ballade ou la chanson traditionnelle. Les subtils arrangements  orchestraux assurés par des musiciens professionnels procurent un éclat musical et une dynamique supplémentaires.

           On quitte un récital de Francis Weill avec le sentiment d’avoir vécu un de ces moments de liberté où l’on respire mieux et où l’on redécouvre que la bonne chanson française existe encore. Pas celle qui produit les tubes et les hit-parades mais celle qui a quelque chose à dire, pour un public qui sait tendre l'oreille sans se prendre trop au sérieux. Un répertoire 100 % original avec ses compositions ou panaché avec des reprises de ses auteurs favoris ainsi que des répertoires thématiques choisis avec la même exigence de qualité.

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